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Le modèle

Nous ne reprenons pas ici la présentation détaillée du modèle, que l'on peut trouver soit dans le manuel disponible par ailleurs (pour plus d'information : consulter le manuel Aropaj), soit de façon plus synthétique dans l'une des références rappelées à la fin de ce document. Quelques aspects importants sont cependant rappelés.

A partir d'une typologie des exploitations agricoles d'une Région, et à partir d'une maquette de représentation des ensembles de production (i.e. les "frontières" de production associées à des jeux de contraintes liant les activités du modèles), on élabore un modèle "multi-producteur". A chaque producteur type est associé un modèle de programmation mathématique. Le modèle générique est décliné pour tous les groupes types en fonction de leurs caracatéristiques (principales activités, principaux jeux de contraintes techniques). Il repose sur la maximisation d'une marge brute sous les contraintes techniques et sous les contraintes éventuelles liées à la mise en oeuvre de la PAC.

La marge brute est la somme des marges dégagées par les productions végétales (vente de produit diminuée des charges variables de surface) et les productions animales (vente de produit diminuée des dépenses pour l'alimentation animale).

Parmi les activités de surface, le modèle est conçu pour distinguer le gel de terre et les friches. Les friches correspondent à des terres inutilisées, sans coût, et ne sont soumises à aucune contrainte particulière. Parmi les activités de gel, on distingue le gel tournant (primé ou non primé, au sens des propositions "McSharry" de 1992), et le gel fixe. Le gel tournant non primé n'est plus pertinent pour la PAC actuelle, et, sans prime particulière, par construction du modèle, le gel tournant est mathématiquement préféré au gel fixe compte tenu des contraintes auxquelles ces types d'activités sont soumis. Le gel fait en général l'objet d'un coût d'entretien. Enfin, gel tournant et gel fixe, pour les "grandes exploitations (i.e. celles qui produisent au delà d'un seuil de production en équivalent production céréalière - en l'occurence 92 tonnes, soit 20 ha si le rendement moyen de référence est de 4.6 t/ha), font l'objet d'un seuil minimal rapportés aux terres cultivées. Il y a aussi une limitation théorique des aides offertes au titre du gel des terres, limitation maximale rapportées aux terres cultivées. Les paramètres associés à ces seuils sont respectivement 'cupp', 'cupq', et 'cvpp' (voir aussi la nomenclature des paramètres en section §2.7 et les instruments de la PAC en section §3.2). Enfin, en ce qui concerne les primes offertes pour le gel (fixe ou tournant), les primes étant des paramètres, rien n'interdit de leur conférer la valeur nulle.

Les aliments pour animaux produits et consommés sur la ferme sont des activités du modèle (fourrages, céréales). Ils n'interviennent pas explicitement dans le calcul de la marge brute, mais ils contribuent évidemment à l'économie du système productif (la valorisation des aliments concernés est théoriquement déterminée sur la base de prix fictifs donnés dans la solution générale du programme via les valeurs duales). Pour alimenter les animaux, le modèle tient compte de l'achat d'aliments concentrés (de quatre types : simples ou composés, énergétiques ou protéiques), d'aliments grossiers achetés, de céréales produites sur la ferme (blés, orges, mïs grain, avoine, ...), et de fourrages (prairies, betterave, pois et maïs fourragers). Les substitutions entre aliments peuvent s'avérer relativement complexes, d'autant que les apports de ces aliments et les besoins des animaux sont dépendant des animaux nourris.

Les activités "troupeaux" relèvent de deux catégories dans le modèle. La première catégorie porte sur des effectifs quasi-fixes liées aux capacités des ateliers de production. En ce qui concerne la production bovine, les vaches (lait et viande), les taurillons, boeufs et génisses, ainsi que certaines catégories de veaux (pour l'abbatage) relèvent de ce type d'activité. Les troupeaux des autres espèces en relèvent également (ovins, caprins, porcs et volailles, auxquels ne correspond dans le modèle qu'une activité par espèce). Les autres catégories bovines caractérisées par l'âge, la destination du produit (lait ou viande), le sexe, et les primes PAC, sont supposées s'ajuster à court terme en respectant les contraintes d'un "module démographique".

Le module démographique comporte aussi des contraintes d'ajustement du "capital animal", qui autorisent les effectifs concernés à évoluer sur le période (i.e. l'année) avec une amplitude limitée relative au capital animal initial. Ce type d'ajustement exponentiel est en théorie différent pour chacune des activités concernées. Mais on utilisera toujours le même taux d'ajustement pour toutes ces activités et pour tous les groupes types. Numériquement, on retiendra en général un ajustement de 15%. Il convient enfin de noter que cet ajustement se fait sans coût (il n'y a pas de coût d'ajustement du capital). Mais il reste évident que les coûts variables rentrent en ligne de compte au titre de l'alimentation animale.

La typologie et l'estimation des paramètres sont fondées sur le RICA. S'y ajoutent des informations techniques relevant de l'agronomie ou de la zootechnie (en particulier en matière d'alimentation des troupeaux). S'y ajoute également l'ensemble des paramètres associés à la régulation de la PAC et aux instruments économiques mobilisés dans le cadre des OCM.

Le Chapitre §3 rappelle quelques éléments concernant les paramètres, en particulier en ce qui concerne les différentes options de la PAC directement concernées par la présente étude (section §3.2). C'est à ces éléments que l'on fera référence lorsque seront présentés les résultats de la mise en oeuvre de ces options (Chapitre §4). Dans la mesure où ce rapport ne présente pas le modèle en détail, précisons que les paramètres, tels qu'ils sont techniquement incorporés dans le modèle, suivent une nomenclature permettant une reconnaissance automatique. Celle-ci est fondée sur le type de paramètre (5 caractères au plus sauf lorsqu'une indexation s'impose, et dans ce cas importe le premier caractère du nom), puis l'activité (voir les sections §2.4 et §2.5), et le groupe type (selon une indexation propre à chaque pays).

Les deux sections suivantes portent sur deux caractéristiques essentielles du modèle que sont la typologie (section §4.1) et la solution calibrée (section §4.2).



 
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Pierre-Alain Jayet
2003-01-31